Les Récits

Défis d’Evy (289)! Moto

Les 10 mots : Garage, clé, blouson, instant, furie, liberté, acier, chevelure, bruit, stresse.

L’année de mes 18 ans a été une des plus belles années de ma vie… à cette époque, j’étais une jeune fille plutôt téméraire !

Vous me direz que c’est le propre de la jeunesse de se croire invincible et d’oser tout ce qu’on osera plus après. De ce point de vue, on peut dire que j’ai eu une jeunesse des plus remplies !

A cette époque-là donc, je n’avais pas peur de grand chose, je traversai ma dernière année de lycée avec une assurance qui malheureusement ne devait pas durer.

Mais en 2001, la vie était belle !

Je m’étais d’ailleurs amouraché d’un jeune motard, originaire du sud ouest de la France, fan de rugby et très populaire.

Un abysse nous séparait. Moi la fille de l’Est avec mes gros sabots (lorrains 😉), fan de foot et malade dans tous les transports terrestres, maritimes et aériens.

Un hasard nous a fait nous rencontrer dans la cours de notre immense lycée dans les hauteurs de St Paul à la Réunion. Et ça a plutôt bien « collé » !

Si bien qu’un soir et sous les yeux ébahis de tout un parterre de filles en furie, on a quitté les cours sur son engin motorisé.

Bon j’en rajoute un peu.

Beaucoup.

Bon j’avoue tout, on est parti dans l’indifférence la plus totale sur sa petite moto jaune qui faisait un bruit d’enfer.

J’ai fait un peu ma fière tout de même pour cacher mon stress. Car comme je l’ai dit plus haut, les transports me rendent malades et les routes réunionnaises m’en ont fait voir de toutes les couleurs … plus d’une fois, je suis arrivée à destination blanche comme un linge, lessivée et parfois dans l’incapacité de bouger jusqu’à ce que je sois totalement « stabilisée » (je pense notamment à la fameuse route aux 400 virages qui mène à Cilaos ou encore la route de Salazie).

Mais ce soir là délaissant pour la première fois mes amis, j’ai fièrement fait onduler ma longue chevelure pour enfiler mon casque ! J’étais devenue Olivia Newton John, me manquait que le blouson de cuir noir !

La clé a tourné. Le moteur s’est lancé. Nous avons alors entamé notre chemin de retour vers la côte ouest. Fermement accrochée à l’arrière.

Les premiers mètres n’ont été qu’une vague succession de verre et d’acier que mon cavalier moderne dépassait avec habilité.

La route serpente beaucoup pour descendre de Plateau Caillou. Mais une fois arrivés aux Aigrettes, la route longeant la côte jusqu’à l’Hermitage est plutôt droite.

La circulation s’est fait moins dense.

Mon chauffeur a pu accélérer.

Une boule de chaleur est monté au creux de mon ventre.

Le vent sifflait.

Je sentais mes vêtements se coller sur ma peau.

Je n’avais pas peur.

Un sentiment puissant s’est emparé de moi. J’en oubliais même le conducteur.

Une puissance irréelle et incomparable.

Un instant de liberté totale.

Flottante au dessus de la route goudronnée. J’avais envie de faire comme dans les films. Lever les bras et crier vers le ciel.

Je n’étais pas malade. J’étais libre.

Puis, nous sommes arrivés. La moto sagement rangée dans son garage. Les devoirs nous attendaient.

Je ne suis plus jamais remontée sur la moto.

Le jeune homme du Sud Ouest avait finalement craqué pour une basque, fan de rugby elle aussi. C’est elle qui en a profité le reste de l’année …

Dans mon insouciance d’adolescente j’ai été blessée mais maintenant je repense à cette belle virée et je souris.

Il m’avait offert un beau cadeau finalement.

Une émotion intense.

Que je n’ai retrouvé que récemment.

Au sommet du Mont Blanc.

Hélène, le Phoenix au Cœur d’Acier

12 commentaires sur “Défis d’Evy (289)! Moto

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